Au milieu des inévitables « Monsieur c’est noté ? », « Monsieur vous ramassez le devoir ? » et autres best-seller des années « collège », on retrouve idéalement placé le classique « Vous voulez combien de pages ? ». Celui-là vous suivra jusqu’à la fac, et si vous avez un peu de bol il se transformera en « Vous voulez combien de slides ? », miraculeuse évolution permise par la grâce des 40 000 euros que vous venez de lâcher dans une école de commerce. Désolé de ruiner votre enfance les mecs, mais Raichu, c’était juste Pika avec un prêt étudiant sur le dos. A cette dernière question, votre prof sortira lui aussi une punchline bien connue :
« Je préfère trois pages intelligentes et structurées que dix pages dégeulasses écrites juste histoire de me rendre un truc »
Perso j’ai toujours eu la lucidité suffisante pour réaliser que trois pages intelligentes, c’était pas à ma portée. Alors je tapais dans l’autre option, à savoir les dix pages dégueulasses. Introduire un devoir sur Platon par des références à la guerre de sécession, caler un maximum de citations de Scrubs, et finalement noyer le prof sous une tonne d’infos hors-sujets en espérant qu’il lâche avant la fin: chacun sa stratégie pour choper un dix, la mienne c’était ça. Et j’applique la même pour Kto and the City.
Mais pas aujourd’hui, non. Car aujourd’hui j’ai quelque chose à dire, quelque chose d’hyper simple mais que j’aurais besoin d’entendre plus souvent. Quand j’ai écrit mon article « pourquoi aller à la messe », j’ai fait les recherches qui allaient avec (je raconte beaucoup de conneries, mais pas que). J’ai trouvé les passages de la Bible qui collaient bien, feuilleté le catéchisme, interrogé un ou deux prêtres, en gros j’ai bétonné. Autant vous dire qu’après j’étais calé, fallait pas venir me titiller sur le sujet (maintenant vous pouvez, j’ai tout oublié). Et pourtant il y a deux jours, je suis tombé sur un passage de l’épître aux Hébreux dont j’avais aucun souvenir :
« Ne désertez pas votre propre assemblée comme quelques-uns ont coutume de le faire ; mais encouragez-vous mutuellement. »
Si ça c’est pas un encouragement à aller à la messe, à se réunir pour prier Dieu et à y ramener des potes, je sais pas ce que c’est. Clair, concret, précis. Quand je l’ai lu, c’était limite si Paul me disait pas « Bonhomme, je sais que je te parle en direct d’il y a 2000 ans, mais pose pas de question ça va me gonfler. Note juste que nous aussi le dimanche matin on préférait pioncer, que nous aussi on avait des potes qui lâchaient en route, et qu’en plus nos églises c’était des vieux égouts crapoteux. Mais on a tenu, et j’ai pris la peine de vous le mettre par écrit. Alors bougez-vous les miches et serrez-vous les coudes ».
J’avais bossé à fond la question pour me retrouver six mois après avec un passage inconnu qui me parlait dix fois plus que tous ceux cités dans mon article… Ça veut donc dire que je suis un jambon en théologie, certes, mais surtout que t’as beau te croire béton sur un aspect de la religion, « pourquoi les sacrements », « le sens de la passion du Christ », « c’était quoi son délire à Jésus avec les brebis », la Bible a encore des petits cadeaux pour toi. Et ça c’est un truc j’y crois dur comme fer, du mec qui a toujours craché sur l’Eglise jusqu’au Pape François : dans le bouquin sacré on a tous une phrase qui nous attend et qui peut changer nps vies. Un truc que t’as jamais lu, ou au contraire que t’as lu mille fois sans faire gaffe, mais il est là. « Ils sont là », plutôt.
Nous les cathos, on a pas été élevés comme ça. On a pas l’habitude de prendre le Livre pour rien, juste histoire le connaître un peu mieux. Faut être honnête, le catho de base en théologie il tient moins de la fusée que de la charrette de navets. Alors que si tu te donnes juste la peine d’ouvrir la Bible, tu finis toujours par tomber sur une phrase qui te retourne la tête, qui te donne l’impression d’avoir été écrite pour toi. J’ai passé des soirées entières à tourner autour de la question avec des potes en panne de foi, ou d’autres qui savaient pas comment s’y prendre, « Comment on trouve Jésus ? ». En fait la question est débile. Il a laissé un message, il a passé sa vie à expliquer des trucs, suffit simplement de le lire derrière…
T’as pas de Bible ? 1°Je dis mytho et 2° tu télécharges Ibreviary, t’auras l’évangile tous les jours dans ton smartphone**. Quand t’y penseras dans le bus qui t’emmène à Cergy le matin, bah tu prendras 40 secondes pour lire un bout de la vie du Christ. Ou une lettre de Saint Paul, ça marche aussi, après tout elles ont pas non plus été écrites par le pêcheur du coin quoi. Fais ça quelques temps, et tu verras que tu seras lancé (ou re-, si t’étais en train de lâcher l’affaire***). Parce que non seulement je suis sûr que la Parole de Dieu peut changer la vie de n’importe qui, mais je suis aussi certain qu’une fois que tu as appris à le connaître, tu résisteras pas à l’envie de lui parler…
*Parce qu’on t’a toujours fait croire que l’ESSEC c’était une parisienne mais que dalle, c’est une cergyenne
**T’a pas de smartphone ? Bah tu prends deux euros pour t’acheter une Bible à la Fnac, ou tu t’inscris sur ce site et tu recevras l’évangile par mail tous les matins tout pareil que pour le smartphone
***Faites le test autour de vous avec vos potes qui sont dans le dur, souvent ils ont pas lu un bout de Bible depuis looongtemps.
Ps : Et au passage, Dieu peut très bien s’en servir pour nous faire passer un petit message perso. Rappelez-vous cet article : Dieu envoie des signes, la preuve…
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